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De l'Orient à l'Occident les ancêtres, Passeurs d'horizons

Rouben je viens, mon nom le dit, des autres zones

              Je viens de l'âge haut et clair

Dans la bouche le goût des citrons et des chairs

            Que brûlèrent les amazones  

   

                         le Veilleur de Pierre

SANTOUR - instrument arménien
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le père

le père Levon  mobilisé  en  1915

Rouben     prénom biblique du fils aîné de Jacob. 
Melik  (prince) est un titre oriental de noblesse que porte la famille

depuis le 17ème siècle.
Minassiantz, est le nom de sa famille paternelle, Arméniens

originaires de Perse dont la fortune était liée au négoce des pierres

précieuses, à la joaillerie et à l'orfèvrerie.
Le pays partagé ce sont les terres arméniennes de ses ancêtres .                                       

Dans les années 1875-1880  les Melik Minassiantz émigrent à Paris

tout en poursuivant leurs activités en liaison avec l’Orient.
Première guerre mondiale: deux membres de cette famille sont

tués, le père de Rouben Melik, est prisonnier. Cependant, le génocide

des arméniens de 1915  et la coupure brutale des racines qu'il entraîne

ne s’est pas inscrit dans l’histoire direct de son père Levon ,

ni d’Eraniak sa mère née à Tiflis en Géorgie.

Famille Melik Minassiantz en 1893, à Paris, Levon à droite 

La mère de Rouben Melik et ses collègues
La mère de Rouben Melik sur le bateau avec les voyageurs 1920
 atelier desertissage  5 personnes la famille

la mère de R.Melik  avec ses collègues

instituteurs à Tiflis, Géorgie- 1920

Eraniak  au centre, sur le navire qui l'amène

en France en 1920

Atelier de sertissage de la famille , le père

de R.Melik au centre , années 1920 

1921-1939 une enfance choyée

 

" J'ai appris deux langues simultanément. Comme ma mère ne savait

pas le français, j'ai appris les chansons, les comptines arméniennes,

mais en même temps j'apprenais bien sûr les chansons françaises.

 C'est mon père le premier, qui m'a emmené quand j'avais 4 ans, à la 

bibliothèque municipale et depuis, je n'ai jamais quitté les bibliothèques". 

 

 

Son éducation est assurée par des professeurs à domicile, jusqu'en 7ème, puis au lycée Rollin,

établissement renommé du 9ème arrondissement de Paris. Vient alors le temps des amitiés

de l'adolescence : des jeunes arméniens qu'il retrouve dans les associations de la communauté,

de ses camarades de lycée de toutes origines et dont certains connaîtront un destin tragique. 

En classe de 3ème, il étudie  l'allemand avec Daniel Decourdemanche

(Jacques Decour).

 

" Decour m'a donné le goût du langage, de la sonorité et de la musicalité

de la langue, l'allemande, la française et je l'entends toujours réciter le

lied de Heine qu'il traduisait pour nous ..." 

 

Avec Madame Lorelei, paru en 1949 et illustré par Edgar Melik, le poète rend hommage

à son professeur fusillé par les nazis en 1942 par un long poème qui joue avec le mythe

allemand  et les réminiscences de l’élève de troisième. 

 

           Aujourd'hui cinq janvier mil neuf cent trente six,

          Rouben Melik, élève appliqué de troisième,

          En classe d'allemand, dans des morceaux choisis

          A rencontré MADAME LORELEI Poème. 

                                 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le deuxième maître est Ferdinand Alquié, professeur de philosophie

en classe de terminale et plus tard à la Sorbonne.

Ami des poètes André Breton, Joë Bousquet, Paul Eluard…

il lui fait découvrir la poésie surréaliste.

C'est de cette période que date la vocation

poétique de Rouben Melik :

 

"J’ai commencé à écrire au lycée quand j'avais 14 ans ...

c'était un poème patriotique arménien, il était très

mauvais bien sûr...par la suite, c'est durant la

première classe de philosophie que j'ai continué."

couverture livre Alquié philosophie du surréalisme
cahier d'écolier Conquéror
page manuscrite de cahier poème l'Emigré
photo de classe 1939 terminale
Enfant de è ans assis entrain de lire

...à l'âge de 7 ans

Au lycée Rollin , 1939, classe de Terminale, Rouben Melik à la

droite de son professeur de philosophie Ferdinand Alquié

(archives IMEC)

Premier cahier de poèmes ,

la Plainte de l'Emigré Juin 1935

(archives IMEC)

entrée du lycée Jacques Decour
photo d'enfants assis autour d'une tableavec adultes dans le fond
Le père et le fils dans le landau

Entrée du lycée

Jacques Decour

couverture livre Ferdinad Alquié la découverte métaphysique de l'homme
Jacques Decour

MADAME LORELEI

Lorelei Lorelei des temps endimanchés

A la page cent trois des manuels scolaires

Tu domines à la ronde à l’ombre des rochers

Lorelei accoudée aux leçons de grammaire .

Lorelei Lorelei exacte au rendez vous

Les visages calqués à la lueur des lampes

A cinq heures du soir cloués aux gardes-fous

Laissent glisser l'automne usé le long des rampes.

Madame Lorelei va ouvrir les volets

Secouer les tapis et faire sa lessive

Madame Lorelei a quarante valets

Pour astiquer le Rhin pour balayer les rives.

Madame Lorelei va faire son marché 

Et promener son chien sur les Champs Elysées

Je suis Robin des Bois suivi de mille archers 

Pour protéger la reine aux mains dévalisées.

Lorelei du jeudis ur le pont d'Avignon

On arêvé de toi aux dernières vacances,

Garçons d'honneur manqués du bal de Cendrillon

Dansons la capucine. En rang et en silence.

Visage interrompu des enfants vagabonds

les visages d'enfants cloués sur quelle chance

Sur quel songe interdit de bulle de savon?

J'ai mesuré la nuit par souci d'élégance.

 

                                                                                          

Colonie de la Croix Bleue

des arméniens

de France  1935 .

A  gauche ,Gérard der

Thomassian, à droite

RoubenMelik ,amis

d'enfance, tous deux

engagés plus tard

dans  dans la Résistance 

photo portrait jacqes Decour l'oublié des Lettres Françaises
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